L’île de Philae est située non loin d’Assouan, mais les temples antiques ne s’y trouvent plus aujourd’hui. Suite à la construction du premier barrage d’Assouan en 1898, les temples de l’île de Philae étaient inondés plusieurs mois de l’année. Avec la construction du haut barrage d’Assouan, décidée en 1955, les temples de Philae allaient être entièrement recouverts par les eaux. Une fois le programme de sauvetage des temples de Nubie mis en place, Philae restait le dernier grand sanctuaire d’Égypte menacé par les eaux. Un nouvel appel international fut donc lancé par l’Unesco et cela permit de réunir les fonds nécessaires au sauvetage des temples. La même technique de démontage employée au temple d’Abou Simbel fut adoptée, et les temples furent déplacés blocs par blocs à 8 kilomètres de l’île de Philae, sur l’île d’Agilikia. Après huit années de travaux, les temples furent inaugurés le 10 mars 1980.

Le monument le plus ancien de Philae remonte au règne de Nectanébo Ier (XXXe dynastie) : il s’agit d’un kiosque dédié à la déesse Isis. Mais c’est sous Ptolémée II Philadelphe que cet édifice fut transformé en un grand centre religieux autour duquel s’élevèrent de nombreux autres édifices.

Isis, la déesse principale de l’île, est la sœur et l’épouse d’Osiris ainsi que la mère d’Horus. Déesse protectrice, magicienne, elle fut extrêmement populaire en Égypte durant la Basse Époque et son culte se répandit dans tout l’empire à l’époque romaine. Une voie processionnelle, bordée par deux colonnades, conduit au temple dédié à la déesse. Puis un premier pylône permet d’accéder au mammisi (salle de la naissance), dans lequel était célébré la naissance d’Horus, ainsi qu’à différentes salles annexes, telles que la laboratoire ou la bibliothèque. À la suite du deuxième pylône s’élève le pronaos ouvrant sur la salle de l’apparition, la salle des offrandes, la salle de l’Ennéade ou encore la ouâbet. Puis, au plus profond du temple, se trouve le naos où reposait la statue de la divinité. Ce temple d’Isis fut le dernier sanctuaire païen en activité en Égypte. Le culte survécut à l’édit de Théodose de 380 et c’est à Philae que furent gravées les dernières inscriptions hiéroglyphiques et démotiques datées du 24 août 394. En 540, l’empereur Justinien ordonne de fermer le temple et d’emprisonner les prêtres et les chrétiens, qui célébraient déjà leur culte dans une partie de l’édifice, construisirent alors plusieurs églises sur l’île.

 

 

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