Le temple de Louqsor se situe, comme son nom l’indique, au cœur de la ville de Louqsor, nom actuel de l’ancienne Thèbes. Les temples de Karnak et de Louqsor formaient un binôme divin autour duquel s’activait toute la vie économique et religieuse de la région thébaine. Le dieu Amon était célébré à Karnak et le dieu Min était célébré à Louqsor. Les deux temples étaient reliés par une voie processionnelle ou dromos composée de sphinx à tête de bélier (criosphinx). Le temple de Louqsor était le lieu d’arrêt des processions du dieu Amon pour la belle fête d’Opet. À cette occasion, Amon régénérait son pouvoir créateur en rendant visite à Min, en compagnie de son épouse Mout et de son fils Khonsou. Le temple de Min est beaucoup plus modeste que celui d’Amon. Il devait exister depuis le Moyen Empire un sanctuaire primitif, mais les vestiges les plus anciens encore visibles aujourd’hui sont une triple chapelle reposoir de barque construite par Hatchepsout et Thoutmosis III. Cette chapelle, dédiée à Amon, Mout et Khonsou, terminait la voie processionnelle. Le temple que l’on peut admirer aujourd’hui connut plusieurs bâtisseurs. |
Le premier d’entre eux est Amenhotep III qui confia à son architecte, Amenhotep fils de Hapou, la construction de l’édifice. Celui-ci comprenait le sanctuaire, composé d’une multitude de pièces telles que la salle de la naissance ou le naos, la cour à péristyle et la grande colonnade. Cette dernière n’était pas achevée lorsque le pharaon mourut et ses successeurs y apportèrent des modifications. Le parvis qui existait devant la grande colonnade à l’époque d’Amenhotep III fut transformé en une cour à péristyle par Ramsès II. Ce dernier ajouta également un pylône d’entrée précédé de deux statues monumentales à son effigie et de deux obélisques (l’un d’entre eux, offert à la France par l’Égypte, est aujourd’hui au centre de la place de la Concorde à Paris). Nous ignorons quel était le programme de construction global pensé par Amenhotep III, mais Ramsès II parvint à usurper la plupart des monuments exécutés à l’image du pharaon. La dernière grande transformation du temple date de l’époque romaine car une vaste forteresse fut placée autour de ce dernier. Puis les monuments romains furent à leur tour démontés lorsque l’Égypte devint chrétienne. Les pierres servirent alors à édifier des églises : on dénombre trois basiliques sur le site pharaonique. |