Le temple d’Edfou, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud de Louqsor, est dédié au dieu Horus. Fils d’Isis et d’Osiris, et représenté comme un faucon ou comme un homme à tête de faucon, il est l’une des formes du soleil et a pour rôle de détruire les forces du mal. La ville d’Edfou est une place essentielle depuis l’Ancien Empire et l’agglomération a laissé, à côté du temple, de nombreux vestiges. Ce temple, commencé le 23 août 237av. J.-C. sous Ptolémée Evergète Ier et terminé en 57 av. J.-C. sous Ptolémée XII Néos Dionysos, est parvenu à l’accomplissement total de la conception idéale d’un temple égyptien. Le programme architectural fut exécuté sans modification d’un bout à l’autre de la construction et les parties intimes du temple ne sont pas sans rappeler la répartition des espaces sacrés du temple de Dendérah. En effet, après un pylône imposant et une cour à ciel ouvert prend place le pronaos, suivi d’une série de pièces dont la salle de l’apparition, la salle des offrandes, la salle de l’Ennéade, la ouâbet, le couloir mystérieux, le naos et les chapelles dédiées à différentes divinités. |
Un grand déambulatoire, dans lequel a été inscrit le célèbre « Texte dramatique d’Edfou » qui raconte la bataille entre Horus et Seth, permettait également aux prêtres de circuler autour de ces espaces et de rejoindre la cour du temple. Aux côtés du temple prenaient place un lac sacré, dont il ne reste rien aujourd’hui, un mammisi (maison de la naissance) dans lequel était racontée la naissance d’Harsomtous, fils d’Horus et d’Hathor, et le kiosque d’apparition du faucon. Mais cet édifice est fort détruit, tout comme la vaste enceinte qui formait l’aire sacrée du temple. De nombreuses fêtes se déroulaient à Edfou et l’une des plus importantes était la rencontre d’Hathor de Dendérah avec Horus d’Edfou. La déesse Hathor partait de Dendérah en direction d’Edfou et Horus partait d’Edfou à la rencontre de son épouse. Puis des festivités avaient lieu à Edfou en l’honneur des deux divinités durant la totalité du séjour de la déesse. Cette fête populaire, à laquelle participait la population, préparait le renouveau de l’année et l’arrivée de la crue. Les textes inscrits à ce sujet à Edfou complètent ceux de Dendérah. |