L’intérêt pour l’Égypte est très ancien puisque, dès 30 av. J.-C., les empereurs romains rapportent à Rome et disséminent dans tout l’Empire des objets et monuments pharaoniques.
Mais l’édit de Théodose, en 380 ap. J.-C., interdit les cultes païens : la pratique des hiéroglyphes disparaît et les temples sont fermés. Puis la conquête islamique, en imposant l’arabe, rompt le dernier lien avec la civilisation pharaonique.
Au Moyen Âge l’Égypte est surtout connue par les récits bibliques, les croisades et les pèlerinages, mais l’intérêt se porte également sur les momies égyptiennes qui, réduites en poudre, étaient censées guérir diverses maladies.
À la Renaissance ce sont les savants et les politiciens qui s’intéressent à l’Égypte en finançant des missions où se mélangent la découverte de pays quasiment inconnus, la quête de nouveaux marchés et la collecte d’objets anciens. Dès le XVIIe siècle l’engouement pour ce pays est présent dans toute l’Europe et les objets pharaoniques prennent place dans les cabinets de curiosité. Les consuls français en Égypte ont d’ailleurs pour mission d’enrichir le cabinet du Roi et cette pratique, également suivie par les autres pays, sera très souvent à l’origine de la création d’un musée. Ce fut par exemple le cas du musée égyptien de Turin, dont le noyau fut formé par les objets ramené par l’italien V. Donati envoyé en Égypte par le roi Charles Emmanuel III, ou le cas du British Museum créé en 1753 à partir de la collection réunie par le médecin Hans Sloane.
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Puis en 1809 la publication de la Description de l’Égypte, qui présente les résultats de la campagne scientifique menée en 1798 par Napoléon Bonaparte, renforce considérablement le goût pour les monuments égyptiens. Cet intérêt pour la civilisation pharaonique se développe encore lorsque Champollion annonce, en 1822, avoir déchiffré les hiéroglyphes grâce à la Pierre de Rosette. À partir de cette époque l’activité des chercheurs et des collectionneurs d’antiquités ne cesse de prospérer. Le commerce des objets antiques est systématiquement pratiqué par les diplomates en poste qui s’affrontent par l’intermédiaire de leurs agents qu’ils envoient en Égypte afin de récolter un maximum d’antiquités avant les autres. Cette course effrénée est à l’origine des dépouillements des plus grands sites archéologiques.
Des particuliers s’intéressent également à l’Égypte, à l’image de Prisse d’Avennes (1807-1879) qui utilise ses talents d’aquarelliste pour copier des monuments aujourd’hui disparus, ou de Clot Bey (1793-1868), fondateur de l’école de médecine au Caire. Le musée du Louvre fit d’ailleurs l’acquisition, en 1852, de plus d’un millier d’objets trouvés par ce collectionneur avisé.
Parallèlement à cette quête d’objets antiques et à cette même époque, les recherches scientifiques et les fouilles archéologiques se font de plus en plus nombreuses et le partage du produit issu de ces travaux de terrain vient fortement enrichir les collections des grands musées d’égyptologie répartis à travers le monde.
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